Les crashs de fusées les plus bêtes

Le 4 Juin 1996 Ariane 5 s’auto-détruisait à cause d’une erreur logicielle, en Novembre 2020 la fusée Vega retombait dans l’océan à cause d’une inversion de câbles et en 2013 la fusée Proton lancée depuis Baïkonour au Kazakhstan retombait au sol à cause d’un instrument monté à l’envers. Vous l’aurez compris, on va parler des crashs de fusées les plus bêtes.

Fusée Vega sur son pas de tir à Kourou en Guyane Française©Wikipédia

Le 4 juin 1996, après un décollage de Kourou, en Guyane, le premier vol d’Ariane 5, le vol Ariane 501, se termine par un échec à cause d’une erreur informatique.

 Pas de tir d’Ariane 5 (ELA3) à Kourou en Guyane©Wikipédia

La centrale inertielle qui doit faire des conversions de valeurs pour l’ordinateur de bord (qui ne comprend que le binaire c’est à dire une suite de 0 et de 1) va se retrouver dépassée par des valeurs plus grandes que celles qu’elle est capable de traiter. Ce bug va avoir pour effet de la mettre en défaut. Évidemment, il y a une deuxième centrale de secours. Mais cette dernière est arrivée au même résultat quelques millisecondes avant la centrale inertielle principale. Ces blocages ont pour conséquence de rendre « aveugle » l’ordinateur de bord qui indiquait un vol horizontal alors qu’il était sur la bonne trajectoire. Il a alors braqué les moteurs à 90 degré  croyant être à l’horizontal, puis a rendu l’âme. Le second ordinateur a pris le relais mais est arrivé à la même conclusion que le premier : c’est la catastrophe ! la fusée est détruite en plein vol par le système d’auto-destruction. La commande d’éjection des charges utiles n’a malheureusement pas fonctionné. L’erreur aurait pu être évitée si la variable de déplacement horizontal avait été protégée par un code d’erreur. Cette explosion signe la perte des satellites de la mission Cluster.

Satellites de la mission Cluster récupérés après la chute en mer©Wikipédia

Le 17 novembre 2020, la fusée Vega décolle de Kourou en Guyane avec, à son bord, deux satellites, notamment le satellite français Taranis. Huit minutes après le décollage, le quatrième étage de la fusée s’allume et quelques secondes plus tard un manque de puissance est détecté sur la fusée, ce qui entraîne une perte de vitesse et une chute dans l’océan. A l’origine de cet échec... une inversion de deux fils électriques entraînant un manque de puissance dans le moteur (voir image au début de l'article).

En 2013, la fusée Proton décolle depuis la base de lancement de Baïkonour au Kazakhstan. Normalement une fusée décolle vers le ciel, c’est-à-dire vers le haut. Or ce jour-là, la fusée s’est  bien élevée vers le ciel mais, au bout de quelques secondes, elle a changé de trajectoire, s’est mise à l’horizontal, a tourné encore, pointé vers le bas et s’est écrasée contre le sol. La raison ? Une centrale inertielle montée à l’envers indiquait que le haut de la fusée était dans le mauvais sens.

Fusée Proton décollant de Baïkonour au Kazakhstan ©Wikipédia

Mais cela n’est qu’une partie des crashs les plus bêtes : nous en verrons d’autres dans un prochain article.

Clément G.