Le journal des élèves du Lycée Jacques Monod (45)
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11/10/2023
Depuis le 9 octobre 2023, un projet de loi est discuté au parlement. Il vise à faire fusionner l’IRSN (l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) qui mène des études techniques sur les centrales nucléaires françaises et l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) chargée d’inspecter les centrales nucléaires française et de valider leur conformité. Ce texte fait débat au sein des politiques comme des experts.
Image : centrale nucléaire de Tihange, ©Wikipédia
L’IRSN et l’ASN peuvent-ils fusionner ? Tel est l’objet des débats à l’Assemblée nationale. L’IRSN est chargé d’assurer les études nucléaires dans les domaines médical et militaire, en plus des études techniques sur les centrales nucléaires. Pour ces dernières, l’organisme de recherche apporte également son expertise technique. L’ASN, aussi appelée « gendarme du nucléaire » s’appuie sur des préconisations de l’IRSN pour établir des normes basées sur des évènements antérieurs. Alors pourquoi cette possible fusion fait-elle autant de bruit ?
Déjà, il faut comprendre les raisons qui pousse à vouloir fusionner les deux instances. L’un des reproches qui est aujourd’hui fait à L’IRSN, c’est de communiquer avant l’ASN et ainsi de mettre une certaine pression sur l’ASN. Cependant ce projet de loi suscite certaines critiques, notamment de la part de nombreux experts qui craignent que l’IRSN ne puisse plus exercer ce rôle de recherche, qu’une partie des meilleurs chercheurs quittent l’institut et que cela se répercute sur la sûreté des centrales durant la période de transition. Voilà pourquoi les oppositions sont fortes face à ce projet. En effet, l’IRSN est un institut privé qui conseille l’ASN qui, elle, est publique, ce qui crée un premier problème concernant les statuts des employés. Deuxièmement, la question de savoir à qui rattacher l’IRSN se pose car si elle travaille pour le Ministère de l’intérieur, elle ne pourra plus travailler sur les installations militaires.
Enfin cela soulève des questions au niveau de la neutralité des données même si ce dernier point n’est pas le plus préoccupant car l’ASN est considérée comme étant en partie indépendante et l’est en tout cas concernant les avis de sûreté.
Les débats pourraient durer plusieurs semaines et n’aboutir à aucun consensus. Rappelons, que cette fusion a déjà échoué deux fois.
Clément G.
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