Le journal des élèves du Lycée Jacques Monod (45)
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14/03/2023
Les stéréotypes de genre perdurent à l’école. Les jeunes Français semblent s’y référer et se contraignent ainsi dans leur choix d’études, ce qui entraîne une disparité filles/garçons.
Dessin ©Charlotte B. : "Mon orientation, leur choix..."
Seulement 36,3 % des filles contre 55 % des garçons suivaient deux spécialités scientifiques en terminale, à la rentrée 2020 en France, selon l’Insee. Ce fort écart paraît d’autant plus étonnant que les filles n'ont pas moins de compétences que les garçons. D’ailleurs, l’article L121-1 du code de l’éducation promeut même la mixité et l’égalité dans l’orientation.
Cependant, on remarque que filles comme garçons intériorisent des stéréotypes de genre. Les garçons se dirigent ainsi davantage vers les filières scientifiques, tandis que les filles s’orientent plutôt vers des spécialités littéraires, toujours d’après l’Insee.
Les stéréotypes persistent dans l’imaginaire collectif
Ce manque de parité vient en partie du fait, qu’historiquement, les femmes étaient sous-représentées dans les domaines scientifiques, ainsi les filles ne peuvent s’identifier à des figures féminines. Toutefois, les femmes scientifiques sont de plus en plus reconnues, à l’image de Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du Prix Nobel de physiologie ou médecine de 2008.
Photo : Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du Prix Nobel de physiologie, 2008 ©Wikimedia commons
De plus, le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse constate que lorsque les élèves se jugent très bons en mathématiques, 80 % des garçons vont en filière scientifique contre seulement 60 % des filles : les filles doutent de leur capacité et s’autocensurent.
En outre, une analyse de l’Observatoire des inégalités indique que “les filles privilégient des filières qui font appel aux soi-disant dispositions naturelles féminines (l’écoute, l’attention aux autres…) plutôt que celles qui demandent des compétences plus techniques”. Les stéréotypes persistent donc dans l’imaginaire collectif et filles comme garçons tendent à se conformer à leurs présumés domaines de compétence.
Une question d’éducation
En outre, cette disparité dans l’orientation pourrait être une question d’éducation, qui diffère dès le plus jeune âge. En effet, lors d’un entretien avec Ouest-France, Muriel Salle, spécialiste des stéréotypes, explique que les filles reçoivent plutôt des poupées, tandis que les garçons se voient offrir des voitures, des jeux de construction… Or, ces jouets impactent le développement du comportement des enfants. Ainsi, les filles peuvent mieux décrypter les émotions, ce qui est valorisé dans les métiers d’aide à la personne ; tandis que les garçons développent des capacités visuo-spatiales, utiles dans les métiers du bâtiment. Les stéréotypes sont alors intériorisés très tôt.
Pour autant, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Par exemple, selon LCI, 91 % des filles ont obtenu leur baccalauréat en 2018, soit 5 points de plus que les garçons. Cependant, l’analyse de l’Observatoire des inégalités rapporte qu’en 2016-2017, seulement 28 % des étudiants en écoles d’ingénieurs étaient des filles.
L’égalité est donc loin d’être atteinte, mais pour y remédier, dans une interview donnée par Les Echos, Chine Lanzmann déclare « les femmes ne doivent plus avoir honte d’afficher leurs ambitions ». Les filles devraient donc reprendre confiance en elles, et ne pas minimiser leurs ambitions, car cela constitue un frein à leur épanouissement.
Antonin T., Charlotte B. et Denis R.
Article écrit dans le cadre de l'EMC, et d'un projet d'éducation aux médias
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